(Alliance News) – Le Kremlin a annoncé jeudi qu’un sommet entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, centré sur la guerre en Ukraine, était prévu dans les « prochains jours », alors que les efforts menés par les États-Unis pour négocier la paix se poursuivent.

Le président russe a cité les Émirats arabes unis (EAU) comme lieu possible pour la rencontre avec Trump, tout en écartant quasiment l’idée d’un face-à-face avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le sommet Trump-Poutine serait le premier entre un président américain et russe en exercice depuis la rencontre entre Joe Biden et Poutine à Genève en juin 2021. Il intervient alors que le Républicain cherche à mettre un terme à l’offensive militaire de la Russie contre l’Ukraine.

Trois séries de discussions directes entre Moscou et Kyiv n’ont débouché sur aucun progrès en vue d’un cessez-le-feu. Les deux parties semblent toujours aussi éloignées quant aux conditions d’une fin au conflit, qui dure depuis plus de trois ans.

Trump a déclaré mercredi qu’il devrait rencontrer Poutine « très bientôt » en personne.

Les deux hommes s’étaient vus pour la dernière fois en 2019 lors d’un sommet du G20 au Japon, pendant le premier mandat de Trump. Depuis son retour à la Maison Blanche plus tôt cette année, ils se sont toutefois parlé à plusieurs reprises par téléphone.

« Les deux parties ont manifesté de l’intérêt » pour cette rencontre, a déclaré Poutine jeudi devant la presse.

« Nous avons de nombreux amis prêts à nous aider à organiser un tel événement. L’un d’eux est le président des Émirats arabes unis », a-t-il ajouté, aux côtés du dirigeant émirati Mohamed ben Zayed Al Nahyane.

Plus tôt dans la journée, le conseiller du Kremlin Youri Ouchakov a précisé que le projet de sommet bilatéral émanait d’une « proposition de la partie américaine ».

« La semaine prochaine a été retenue comme objectif », a indiqué Ouchakov, ajoutant que les deux pays s’étaient déjà mis d’accord « en principe » sur le lieu, sans le révéler.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées depuis le lancement de l’offensive russe en février 2022.

Les bombardements russes ont poussé des millions de civils à fuir leur domicile et ont dévasté de larges zones de l’est et du sud de l’Ukraine.

Poutine a rejeté à plusieurs reprises les appels des États-Unis, de l’Europe et de Kyiv à un cessez-le-feu.

Lors des pourparlers à Istanbul, les négociateurs russes ont présenté des exigences territoriales strictes en échange de l’arrêt des hostilités, notamment le retrait de Kyiv de certaines zones qu’elle contrôle encore, et la fin du soutien militaire occidental.

L’annonce du sommet à venir survient après une visite de l’envoyé américain Steve Witkoff à Moscou, où il a rencontré Poutine.

Witkoff aurait proposé une rencontre trilatérale avec Zelensky, mais Poutine a semblé exclure toute discussion directe avec le président ukrainien.

« Je n’y suis pas opposé en soi, c’est possible, mais certaines conditions doivent être réunies », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Malheureusement, nous sommes encore loin de réunir ces conditions. »

En juin, Poutine s’était déjà dit prêt à rencontrer Zelensky, mais uniquement dans le cadre d’une « phase finale » des négociations.

Plus tôt jeudi, Zelensky a renouvelé son appel à une rencontre avec Poutine, affirmant qu’il s’agissait du seul moyen de progresser vers la paix.

« Il est nécessaire de déterminer les délais pour un tel format, ainsi que les sujets à aborder », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Le président ukrainien s’est ensuite entretenu avec ses alliés européens, notamment le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, soulignant que l’Europe devait impérativement participer à d’éventuelles négociations de paix.

« La guerre se déroule en Europe, et l’Ukraine fait partie intégrante de l’Europe, nous sommes déjà en négociations pour l’adhésion à l’UE. L’Europe doit donc être impliquée dans ces processus », a déclaré Zelensky après son appel avec Merz.

Il a ajouté qu’il tiendrait plusieurs autres conversations dans la journée, notamment avec des responsables italiens.

« Aujourd’hui, les conseillers à la sécurité organiseront une réunion en ligne pour harmoniser nos positions, entre l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis », a-t-il annoncé.

« L’Ukraine n’a pas peur des rencontres et attend la même audace de la part de la Russie. Il est temps de mettre fin à la guerre », a-t-il conclu.

source : AFP

Copyright 2025 Alliance News Ltd. Tous droits réservés.