MISE À JOUR : Le budget de l’UE immédiatement contesté par l’Allemagne

MISE À JOUR : Le budget de l’UE immédiatement contesté par l’Allemagne

2025-07-17 08:38

(Alliance News) – La Commission européenne a présenté mercredi un budget à long terme de 2 000 milliards d’euros, axé sur la lutte contre la concurrence étrangère et l’agression russe, mais celui-ci a été immédiatement rejeté par l’Allemagne, le plus grand pays membre du bloc.

L’Allemagne a déclaré qu’elle était « dans l’impossibilité d’accepter » le budget pour 2028-2034, que la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a qualifié de « plus ambitieux jamais proposé ». Les syndicats agricoles se sont également rapidement opposés aux réformes proposées concernant les vastes subventions agricoles de l’UE.

Le plan vise à renforcer la sécurité de l’Europe et à accroître sa compétitivité, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec les États-Unis, tout en poursuivant le remboursement de la dette liée aux emprunts contractés pendant la crise du Covid.

La Commission européenne propose 451 milliards d’euros sous l’étiquette « compétitivité », un terme large qui englobe la défense et l’espace, auxquels seraient alloués 131 milliards, soit une multiplication par cinq des montants actuels.

Le budget prévoit également jusqu’à 100 milliards d’euros pour la reconstruction de l’Ukraine, ainsi que d’importants fonds de réserve pour faire face à d’éventuelles crises.

Mais le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, a déclaré dans un communiqué : « Une augmentation globale du budget de l’UE n’est pas acceptable à un moment où tous les États membres s’efforcent déjà de consolider leurs propres finances publiques. »

L’Allemagne s’est également opposée à l’idée de la Commission de faire payer davantage d’impôts aux entreprises réalisant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Alors que l’Allemagne juge le budget trop élevé, de nombreux députés européens estiment au contraire qu’il ne prévoit pas assez de fonds pour certaines priorités telles que l’adaptation au changement climatique ou les subventions agricoles, qui représentent encore la part la plus importante du budget.

Le commissaire européen au Budget, Piotr Serafin, a précisé que, selon le projet de la Commission, 300 milliards d’euros seraient réservés aux agriculteurs, contre environ 387 milliards d’euros actuellement, dont 270 milliards sous forme d’aides directes.

Bruxelles propose une refonte de la politique agricole commune (PAC), avec un transfert de certaines lignes budgétaires vers d’autres postes de dépenses.

Mais l’avenir de la PAC s’annonce conflictuel, les syndicats agricoles mettant en garde contre toute réduction de leur part du budget de l’UE, et manifestant mercredi à Bruxelles pour faire entendre leur mécontentement.

Des centaines d’agriculteurs européens ont participé à un rassemblement devant le siège de la Commission, organisé par le lobby agricole européen Copa-Cogeca.

Le groupe a qualifié cette journée de « mercredi noir » pour les agriculteurs, accusant Bruxelles de chercher à « démanteler le caractère commun de la PAC par des coupes budgétaires déguisées ».

Cet avertissement ravive le spectre de nouvelles manifestations, après celles de l’an dernier qui avaient éclaté partout en Europe contre les importations à bas prix, les faibles marges et les normes environnementales jugées trop contraignantes.

La Hongrie, farouche critique de Bruxelles et allié le plus proche de la Russie au sein de l’UE, a surfé sur la colère du monde rural avant même la publication du plan, tout en condamnant le financement prévu pour Kyiv.

« L’Ukraine recevrait un financement massif tandis que les agriculteurs européens seraient perdants », a dénoncé le Premier ministre Viktor Orban.

Cette annonce marque le début de deux années de négociations houleuses entre le Parlement européen et les 27 États membres.

Déjà sous pression financière, certains États, comme l’Allemagne, refusent d’augmenter leur contribution au budget commun.

Contrairement au précédent budget, l’UE doit cette fois composer avec une dette issue de la pandémie de Covid, liée à un emprunt conjoint de 800 milliards d’euros pour soutenir l’économie. Le coût annuel de son remboursement est estimé entre 25 et 30 milliards d’euros à partir de 2028.

Le précédent budget 2021-2027 représentait environ 1 200 milliards d’euros, financés par les contributions nationales et les recettes propres de l’UE (droits de douane, notamment).

Les contributions nationales passeront légèrement de 1,13 % à 1,15 % du revenu national brut des États membres, auxquels s’ajouteront 0,11 % destinés au remboursement de la dette Covid.

La Commission prévoit également de lever environ 58 milliards d’euros par an via cinq instruments, dont la taxe carbone aux frontières et une redevance sur les déchets électroniques.

Le ministre français de l’Europe, Benjamin Haddad, a salué « l’ambition » de la Commission, tandis que le ministre néerlandais des Finances, Eelco Heinen, représentant des pays dits « frugaux », a jugé que le budget proposé était « trop élevé ».

Les députés européens, pour leur part, ont clairement exprimé leur désaccord avec le projet tel qu’il est présenté.

« Peu importe la manière dont on l’emballe, ce que nous avons ici, c’est un gel des investissements et des dépenses en termes réels », ont déclaré les eurodéputés chargés de piloter le budget dans un communiqué commun.

source : AFP

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