Trump exige une "reddition sans condition" alors que l’Iran vacille

(Alliance News) – Le président Donald Trump a exigé mardi une « reddition sans condition » de Téhéran, avertissant que les États-Unis pourraient facilement assassiner son guide suprême, alors que l’Iran et Israël, allié de Washington, poursuivent leurs échanges de tirs dévastateurs pour le cinquième jour consécutif.
Ces déclarations soulèvent des interrogations sur une possible implication directe de Washington dans la campagne israélienne, malgré ses précédentes affirmations selon lesquelles les États-Unis n’y étaient pour rien.
L’armée israélienne a annoncé avoir mené mardi au moins deux vagues de frappes contre des sites de drones et de missiles dans l’ouest de l’Iran.
Elle affirme également avoir tué le commandant iranien Ali Shadmani lors d’un raid nocturne contre un « centre de commandement au cœur de Téhéran », seulement quatre jours après la mort de son prédécesseur, Gholam Ali Rashid, lors de l’attaque surprise initiale d’Israël.
En réponse, la République islamique a riposté, provoquant des explosions audibles à Tel Aviv et Jérusalem. Les sirènes d’alerte ont retenti à Dimona, dans le sud d’Israël, où se trouve une centrale nucléaire. Aucun impact n’a été signalé dans l’immédiat.
Quelques jours après qu’un haut responsable américain a déclaré que Trump avait demandé à Israël de renoncer à l’assassinat du guide suprême Ali Khamenei, le président américain a semblé faire volte-face.
« Nous savons exactement où se cache le soi-disant “Guide suprême”. C’est une cible facile, mais il est en sécurité là-bas. Nous n’allons pas l’éliminer (tuer !), du moins pas pour l’instant », a-t-il posté sur sa plateforme Truth Social.
Mettant en garde l’Iran contre toute attaque visant des intérêts américains, il a ajouté :
« Mais nous ne voulons pas de missiles tirés sur des civils ou des soldats américains. Notre patience a des limites. »
Un peu plus tard, il a posté un message en majuscules : « REDDITION SANS CONDITION ! »
Trump et le Conseil de sécurité nationale se sont réunis mardi pour discuter du conflit. La réunion a duré une heure vingt, sans déclaration publique à l’issue.
Malgré les appels internationaux à la désescalade, aucun des deux camps ne semble vouloir reculer depuis le début de cette guerre à longue portée vendredi, lorsque Israël a lancé une campagne de bombardements sans précédent contre des installations nucléaires et militaires iraniennes.
Les médias iraniens ont signalé plusieurs explosions mardi à Ispahan, une ville du centre de l’Iran qui abrite des sites nucléaires. Des détonations ont également été entendues dans tout Téhéran.
L’armée iranienne a exhorté les habitants de Tel Aviv et Haïfa à évacuer « pour leur propre sécurité », en annonçant de « prochaines opérations punitives ».
Les Gardiens de la révolution iraniens ont déclaré avoir visé des bases aériennes israéliennes.
Des zones résidentielles ont été touchées dans les deux pays depuis le début du conflit, et de nombreux gouvernements étrangers ont commencé à évacuer leurs ressortissants.
Un cyberattaque mardi a paralysé Sepah Bank, l’une des principales banques publiques iraniennes, selon l’agence Fars.
Face à la violence, de nombreux habitants ont fui Téhéran.
Mardi, de longues files d’attente se formaient devant les boulangeries et les stations-service, les habitants restants tentant de faire des réserves de carburant et de produits de base.
Trump avait déjà averti lundi soir sur les réseaux sociaux que toute la population de Téhéran devait évacuer « immédiatement », sans fournir de justification.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré que les États-Unis déployaient « des moyens supplémentaires » au Moyen-Orient, un porte-avions américain étant en route vers la région selon plusieurs sources.
La Chine a accusé Trump de « jeter de l’huile sur le feu », tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de « plus grande menace pour la sécurité régionale ».
Après des décennies d’hostilité et une longue guerre de l’ombre, Israël affirme que sa campagne aérienne vise à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire – un objectif que Téhéran dément.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré que les installations d’enrichissement souterraines de Natanz avaient apparemment subi « des impacts directs ».
Israël n’a jamais reconnu officiellement posséder l’arme nucléaire, mais selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, il disposerait de 90 ogives nucléaires.
Le conflit a interrompu les négociations nucléaires en cours entre Téhéran et Washington. L’Iran a annoncé qu’il ne négocierait pas avec les États-Unis tant que les attaques se poursuivaient.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que Trump avait un rôle central à jouer pour relancer la diplomatie avec Téhéran, avertissant que toute tentative de changement de régime « entraînerait le chaos ».
Depuis vendredi, au moins 24 personnes ont été tuées en Israël et des centaines blessées, selon les autorités israéliennes.
L’Iran avait déclaré dimanche que les frappes israéliennes avaient fait au moins 224 morts, incluant des commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils. Aucun nouveau bilan n’a été communiqué depuis.
source : AFP
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