Sommet du G7 sans Donald Trump : les dirigeants se mobilisent pour l’Ukraine
(Alliance News) – Les dirigeants du G7 ont promis mardi un soutien renforcé à l’Ukraine, mais se sont abstenus de toute condamnation collective de la Russie malgré l’intensification de ses attaques, lors d’un sommet marqué par l’absence de Donald Trump.
Le président américain devait intervenir au sommet aux côtés de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, avec lequel il entretient une relation fluctuante, mais il est rentré lundi aux États-Unis en raison du conflit Israël-Iran.
Zelensky a rencontré les dirigeants restants dans un pavillon isolé des Rocheuses canadiennes, quelques heures après que la Russie a mené l’un des pires bombardements sur Kyiv depuis le début de l’invasion en février 2022, faisant au moins 10 morts dans la capitale.
Le Premier ministre canadien Mark Carney a accueilli Zelensky et annoncé une aide militaire de 2 milliards de dollars canadiens, soit 1,47 milliard de dollars américains, comprenant des drones et des hélicoptères.
Cependant, le sommet du G7 ne s’est pas conclu par une déclaration conjointe, contrairement aux années précédentes sous la présidence de Joe Biden, où le groupe des grandes démocraties industrielles dénonçait l’« agression » russe.
Un responsable canadien, revenant sur une précédente déclaration selon laquelle les États-Unis auraient voulu affaiblir un projet de déclaration, a précisé qu’il n’avait jamais été prévu d’en publier une, en raison de la volonté persistante de Trump de jouer les médiateurs avec le président russe Vladimir Poutine.
« Il était clair qu’il n’aurait pas été possible de trouver un langage suffisamment détaillé sur lequel tous les partenaires du G7 auraient pu s’entendre dans ce contexte », a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat.
Carney a écarté toute idée de désaccord, affirmant que tous les dirigeants du G7 étaient déterminés à « explorer toutes les options pour accentuer la pression sur la Russie, y compris les sanctions financières ».
Il a toutefois admis que certains chefs d’État « iraient plus loin » que le résumé de la présidence qu’il a publié en lieu et place d’une déclaration formelle signée par l’ensemble des dirigeants.
Les dirigeants du G7 ont tout de même réussi à s’accorder lundi sur une déclaration conjointe concernant le conflit iranien, apportant leur soutien à Israël tout en appelant à une désescalade générale, malgré l’intention de Trump d’impliquer davantage militairement les États-Unis.
Carney a également rejoint le Royaume-Uni en durcissant les sanctions contre la « flotte fantôme » russe utilisée pour contourner les sanctions internationales sur les ventes de pétrole.
« Ces sanctions frappent au cœur de la machine de guerre de Poutine, l’empêchant de poursuivre sa guerre barbare en Ukraine », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Aux États-Unis, les parlementaires ont rédigé un nouveau train de sanctions contre la Russie, mais Trump hésite à les soutenir afin de ne pas isoler Poutine, avec qui il s’est entretenu par téléphone à la veille du sommet.
Trump avait publiquement réprimandé Zelensky dans le Bureau ovale le 28 février, l’accusant d’ingratitude face à l’aide américaine. Il a ensuite exprimé sa déception après le rejet par Poutine d’une proposition américaine de cessez-le-feu temporaire.
Zelensky a déclaré à Carney que les dernières frappes russes montraient à quel point le soutien des alliés et la pression sur Moscou étaient nécessaires, tout en réaffirmant son soutien aux appels à la négociation portés par Trump.
« Il est important que nos soldats restent forts sur le champ de bataille, jusqu’à ce que la Russie soit prête à entamer des négociations de paix », a déclaré Zelensky, qui a écourté ses autres rendez-vous au Canada après le sommet.
Le président français Emmanuel Macron a accusé son homologue russe de profiter de la focalisation mondiale sur le Moyen-Orient pour lancer cette attaque meurtrière.
« Cela montre tout le cynisme du président Poutine », a déclaré Macron à la presse lors du sommet.
À Washington, le Département d’État a également condamné les frappes russes et présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Le G7, qui réunit le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et les États-Unis ñtenait là son premier sommet depuis la réélection de Trump, qui remet ouvertement en cause les alliances historiques des États-Unis.
Le secrétaire au Trésor Scott Bessent représentait les États-Unis au sommet, où les discussions ont également porté sur les tentatives de Trump de réformer en profondeur l’ordre commercial mondial.
Trump a promis d’imposer des droits de douane massifs à tous les pays, amis ou ennemis, à compter du 9 juillet, même si leur entrée en vigueur a déjà été reportée une fois.
S’adressant à la presse à son retour du sommet, Trump a accusé l’Union européenne de ne pas proposer d’« accord équitable » sur le commerce.
« Soit on fait un bon accord, soit ils paieront ce que nous déciderons qu’ils doivent payer », a-t-il déclaré.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu’elle espérait toujours une solution négociée, qualifiant les discussions de « denses et exigeantes ».
Les négociateurs américains ont déjà conclu un accord avec le Royaume-Uni et, hors G7, trouvé un terrain d’entente avec la Chine pour réduire les droits de douane.
Par Shaun Tandon, Ben Sheppard et Alex Pigman
source : AFP
Copyright 2025 Alliance News Ltd. Tous droits réservés.