(Alliance News) – Les marchés boursiers européens ont ouvert en demi-teinte jeudi, les inquiétudes liées aux tarifs douaniers revenant sur le devant de la scène après l’annonce du président américain Donald Trump, qui a indiqué qu’il prendrait prochainement contact avec les partenaires commerciaux des États-Unis.

« Nous allons envoyer des lettres d’ici une semaine et demie, deux semaines, aux pays concernés pour leur dire ce qu’il en est », a-t-il déclaré aux journalistes.

« À un moment donné, nous allons simplement envoyer les lettres. Et je pense que vous comprenez ce que cela signifie : voici les conditions, à prendre ou à laisser. »

L’indice FTSE 100 a ouvert en hausse de seulement 2,58 points à 8 866,93. Le FTSE 250 reculait de 80,27 points (−0,4 %) à 21 348,27, tandis que l’AIM All-Share perdait 2,13 points (−0,3 %) à 766,70.

Le Cboe UK 100 baissait de 0,1 % à 883,05, le Cboe UK 250 de 0,6 % à 18 838,09, et le Cboe Small Companies cédait légèrement à 16 996,10.

En Europe, le CAC 40 à Paris chutait de 0,5 %, tandis que le DAX 40 à Francfort perdait 0,6 %.

Les analystes de Deutsche Bank ont commenté : « Nous sommes désormais à moins de quatre semaines de la fin de l’extension de 90 jours sur les tarifs réciproques, qui expire le 9 juillet.

Les États-Unis poursuivent leurs négociations avec plusieurs pays. Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré plus tôt que l’Union européenne serait "probablement le tout dernier" accord commercial finalisé par les États-Unis.

Par ailleurs, lors d’une audition au Congrès, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a affirmé qu’il n’y avait aucun échange entre les restrictions américaines sur les puces électroniques et les terres rares chinoises. Il a aussi déclaré vouloir ramener le déficit budgétaire sous les 4 % d’ici la fin du mandat de Trump. Et alors que Bloomberg l’évoque comme potentiel successeur de Jerome Powell à la tête de la Fed, Bessent a répondu vouloir rester au Trésor jusqu’en 2029. »

Mercredi, Bessent a aussi affirmé qu’une prolongation des exemptions tarifaires pourrait être envisagée pour certains pays, à l’approche du délai imposé à de nombreuses économies.

« La décision reviendra au président Trump, mais selon moi, si un pays négocie de bonne foi, une extension est envisageable », a-t-il déclaré aux parlementaires.

Trump a imposé en avril des tarifs douaniers généralisés, suspendant toutefois leur application majorée jusqu’au début juillet afin de laisser place aux négociations.

En Asie, le Nikkei 225 a clôturé en baisse de 0,7 % à Tokyo. En Chine, le Shanghai Composite a légèrement progressé, tandis que le Hang Seng à Hong Kong a perdu 1,1 %. À Sydney, le S\&P/ASX 200 a cédé 0,1 %.

Ce climat contrasté en Asie-Pacifique fait suite à une séance en repli à Wall Street.

Les indices américains ont baissé mercredi malgré un début de journée prometteur, marqué par un « cadre » d’accord commercial entre les États-Unis et la Chine, ainsi qu’un chiffre d’inflation américaine plus faible que prévu.

Le Dow Jones a terminé en léger repli, le S\&P 500 a perdu 0,3 % et le Nasdaq 0,5 %.

Par ailleurs, Trump a annoncé mercredi que des personnels américains étaient déplacés hors du Moyen-Orient « potentiellement dangereux », alors que les pourparlers nucléaires avec l’Iran sont en difficulté et que les craintes d’un conflit régional augmentent.

Le président a aussi réitéré son opposition à une éventuelle possession de l’arme nucléaire par l’Iran, sur fond de spéculations sur une possible frappe israélienne sur les installations nucléaires de Téhéran.

Ces tensions géopolitiques ont pesé sur les valeurs du secteur aérien. easyJet a reculé de 2,6 %, IAG (British Airways) de 2,3 %, et Wizz Air de 3,9 % à Londres.

Jeudi matin, la livre sterling s’échangeait à USD1,3544, stable par rapport à USD1,3545 à la clôture de la veille. L’euro montait à USD1,1512 contre 1,1486, tandis que le dollar baissait à JPY144,02 contre 144,63 yens.

L’économie britannique s’est contractée plus que prévu en avril, selon les données publiées jeudi, notamment à cause d’un recul des services.

D’après l’Office national des statistiques, le PIB du Royaume-Uni a chuté de 0,3 % en avril par rapport à mars. Il avait progressé de 0,2 % en mars.

Le consensus anticipait une baisse de seulement 0,1 %, selon FXStreet.

Les exportations britanniques vers les États-Unis ont plongé de 2 milliards de livres en avril, la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée.

Kathleen Brooks, analyste chez XTB, a commenté : « Les chiffres de la croissance britannique aujourd’hui sont clairement plombés par les tarifs américains. Nous prévoyons un rebond à moyen terme, notamment sur les exportations vers les États-Unis. La faiblesse du marché immobilier devrait aussi se résorber. La livre a reculé après ces données, mais reste au-dessus de 1,3550 USD. Cette publication pourrait accentuer la pression sur la chancelière après les critiques sur son plan de dépenses. Mais au regard de l’impact massif de la politique américaine sur l’économie mondiale, le Royaume-Uni s’en sort peut-être mieux que d’autres. »

À Londres, Halma a bondi de 8,7 %. Le fabricant d’équipements de sécurité a publié un bénéfice annuel en hausse, malgré des conditions de marché difficiles.

Le bénéfice avant impôts s’élève à 384,3 millions de GBP au 31 mars, en hausse de 13 % par rapport aux 340,3 millions de l’année précédente. Le chiffre d’affaires a augmenté de 11 %, atteignant 2,25 milliards GBP.

Halma a relevé son dividende final de 7 % à 14,12 pence par action, portant le dividende total à 23,12 pence, également en hausse de 7 %.

Le PDG Marc Ronchetti a salué « une 22e année consécutive de croissance bénéficiaire » et « une 46e année consécutive d’augmentation du dividende de 5 % ou plus », ajoutant que le groupe avait connu un bon début d’exercice.

Tesco a gagné 1,3 % après avoir confirmé ses perspectives annuelles, grâce à une hausse de 5,3 % de ses ventes au premier trimestre, à 16,38 milliards GBP. Les ventes comparables ont progressé de 4,6 %.

Le PDG Ken Murphy a noté des gains de parts de marché et une amélioration de la satisfaction client, tout en soulignant la forte concurrence dans le secteur de la distribution.

Manx Financial a bondi de 23 %, prévoyant une hausse de 41 % de son bénéfice avant impôts pour 2024, à environ 9,9 millions GBP. Les résultats annuels sont attendus au plus tard le 25 juin.

Le baril de Brent montait à 69,09 USD jeudi matin, contre 68,23 USD la veille. L’or s’échangeait à 3 369,71 USD l’once, en hausse par rapport à 3 338,63 USD.

À l’agenda économique ce jeudi : les chiffres de l’inflation à la production et des nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis à 13h30 BST.

Par Eric Cunha, rédacteur chez Alliance News

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